Voici le texte lu par la présidente E.KEPPENS à l’adresse des Ministres :
Madame et Monsieur les Ministres,
Nous vous remercions de l’attention que vous portez à l’abeille et aux insectes en général. Merci pour le Plan fédéral « Abeilles » qui vise à répondre aux nombreux défis que pose la préservation de la pollinisation et la santé des abeilles.
Merci aux autorités communales de Rebecq, qui en adoptant le plan Maya, nous permettent d’élever des abeilles aux étangs communaux et d’y donner les cours d’apiculture : tous les 2 ans 20 futurs apiculteurs viennent s’y former. Notre section apicole, fondée en 1919 compte plus de 80 membres.
La plupart de nos fruits et légumes sont fécondés par les insectes pollinisateurs, notre alimentation dépend à plus de 75 % de la pollinisation de ces hyménoptères.
Les perturbations climatiques, printemps froid et automne trop chaud, perturbent les insectes.
L’agriculture intensive les prive de nourriture à certaines périodes de l’année par la suppression des haies, jachères et zones sauvages alors qu’à certains moments un excès de floraison, surtout en automne, avec les engrais verts comme la phacélie et la moutarde, leur porte préjudice. Le pollen trouvé en quantité sur ces plantes stimule la ponte des reines des abeilles mellifères et les oblige à nourrir une génération de couvain, inutile en octobre, novembre et décembre. Les nourrices, produisant de la gelée royale pour ces larves, auront une vie raccourcie au contraire des abeilles sans couvain capables de survivre aux 5 mois d’hiver.
Les pesticides, fongicides, désherbants et autres produits de pulvérisation ou d’enrobage sont également des facteurs de perte de colonies, les champs devraient être traités en dehors des heures de vol des insectes.
Plus de 22 % de ruches n’ont pas passé cet hiver 2016-2017 en Belgique, selon les réponses au questionnaire Coloss diffusé dans plusieurs pays européen et par la FAB-BBF en Belgique.
Solitaires ou mellifères, pour tous, même combat, chacun ayant sa place, sans compétition !
La qualité des miels produits par nos abeilles est primordiale pour tout apiculteur !
Le Varroa, acarien présent dans les ruches en Europe depuis plus de 30 ans doit être combattu à l’aide de médicaments de qualité pharmaceutique. L’accès en sera facilité par la nouvelle législation sur la guidance vétérinaire qui sera mise en place. Elaborée en concertation avec les services publics fédéraux, l’ordre des vétérinaires, l’AFSCA et l’agence des médicaments ainsi que les apiculteurs de tout le pays.
La Fédération apicole Belge-Belgische Bijenteeltfederatie, regroupant plus de 4400 apiculteurs belges a participé à cette mission et invitera ses membres à adhérer à cette guidance, pour l’obtention et la détention de ces médicaments, en concertation avec des vétérinaires agréés en apiculture dont la liste devra être diffusée.
Arista Bee Recherche, association d’apiculteurs néerlandais, danois, allemands, français, luxembourgeois et belges s’occupe d’élever des abeilles VHS, éliminant leurs larves chargées de varroas. Les résultats sont encourageants, 80 colonies en Belgique sont hygiéniques à près de 100%, 6 équipes s’y attèlent en Wallonie.
Afin d’aider le secteur apicole belge en difficulté, nous espérons que vous soutiendrez notre demande auprès du Ministre des Finances, la vente de matériel biologique (essaim et petite colonie) devant bénéficier de réduction du taux de TVA à 6 % selon les directives européennes 2006/112/CE et 2009/47/CE.
Les méfaits du marché international des miels est encore une épreuve pour le secteur apicole hobbyiste comme il l’est en Belgique. Le marché mondial des miels augmente chaque année de 2,5 %.
Certains miels sont composés « savamment » en fonction de normes correspondant exactement aux critères analytiques des sucres, fournissant des miels adultérés non détectables. Même la traçabilité botanique est garantie par le fabricant, analyses onéreuses à l’appui.
La cire d’abeille pose aussi des problèmes cette année, certains apiculteurs en Europe ont subi des préjudices suite à l’achat de cires pour leurs colonies. Les services publics fédéraux et l’Afsca ont été informés et des analyses sont en cours.
Avec le frelon asiatique déjà présent sur le territoire belge depuis quelques semaines, l’avenir n’est pas tout rose pour le petit apiculteur.
Il défendra, malgré tout, ses abeilles du mieux qu’il peut, pour polliniser son jardin et produire pour sa famille et son entourage un miel de qualité.
Ce miel est un vrai miracle de la nature que seule l’abeille peut produire, respectons la !
Madame, Monsieur les Ministres,
Merci à tous pour cette visite en notre rucher, et nous vous invitons à prendre le verre de l’amitié !
Quelques vues de la réunion :
Vu dans la presse :
DH REBECQ 10 mai 2017
SUD PRESSE 11 mai 2017